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Les urgences de proximité: ça ne marche pas tant que ça

Emilie Risse, experte en soins intensifs, membre du comité de l'Association suisse des infirmières, section Fribourg

Publié le 13.05.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

A la suite de la lecture du courrier des lecteurs de M. Daniel Savary (25.4), tout me laisse à penser que ce Monsieur n’a pas connaissance des réalités du terrain. Qu’est-ce qui rend l’initiative H24 irréalisable? Premièrement, le manque de personnel médical et infirmier expérimenté dû à une pénurie de soignants grandissante et très alarmante.

Deuxièmement, nous devons centraliser les compétences des professionnels pour des raisons de qualité et d’expertise dans les prises en charge. Troisièmement, le plateau technique qu’exige un service d’urgence (bloc opératoire, laboratoire, radiologie, etc.) est lourd et très coûteux.

Cette initiative est dangereuse, car elle donne un faux sentiment de sécurité à la population. En effet, un service «d’urgence» de nuit composé de deux infirmières et d’un médecin assistant, parfois novice, ne permet pas de garantir la sécurité des patients. Le manque d’expérience et d’exposition aux situations critiques entraîne de nombreux risques et ralentit les transferts vers de vrais soins aigus. Travailler dans de telles conditions provoque un sentiment d’insécurité inacceptable pour le personnel, contribuant encore à aggraver la pénurie de soignants!

Alors qu’avec le système actuel d’ouverture diurne des permanences et un service d’urgence centralisé, la qualité et la sécurité des soins sont assurés et les ressources en personnel qualifié préservées!

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